Tuesday, October 22, 2013


La manière exacte dont les loges « spéculatives » (c’est-à-dire philosophiques) se sont séparées des loges « opératives » (de métier) reste mal connue et demeure un sujet de recherche et de débats entre les spécialistes. L'hypothèse, dite « théorie de la transition », selon laquelle les loges opératives anglaises se seraient progressivement transformées en loges spéculatives au cours du xviie siècle en Angleterre, n'est plus aujourd'hui soutenue par les historiens. Il semblerait qu'en Écosse, à l'époque en guerre contre l'Angleterre, les loges de type opératif organisées selon les statuts Shaw aient admis en leur sein quelques personnages n'appartenant pas au métier. Ils y faisaient figure de membres honoraires et n'assistaient presque jamais aux réunions. Un peu plus tard, dans la seconde moitié du xviie siècle, de nombreux aristocrates écossais fréquentent, parmi d'autres clubs, des loges maçonniques dans lesquelles les maçons de métier sont rares26. À la même époque en Angleterre, il n'existait déjà plus aucune organisation de maçons opératifs. Le lien entre les deux types de maçonnerie pourrait donc avoir été établi par l'intermédiaire des sociétés amicales, jointe à l'influence d'aristocrates écossais jacobites26 puis d'intellectuels tels que Robert Moray, Elias Ashmole ou James Anderson, initiés dans des loges d'origine écossaise mais exerçant leur activité en Angleterre27,28.
Fondation des premières Grandes Loges[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Obédience maçonnique.


La taverne « Goose & Gridiron », à Londres.
Une Grande Loge est un regroupement de plusieurs loges.
Le 24 juin 1717, jour de la fête de la Saint Jean, quatre loges londoniennes (« L’Oie et le Grill », « Le Gobelet et les Raisins », « Le Pommier » et « La Couronne ») se réunirent dans la taverne à l'enseigne « The Goose and Gridiron » et formèrent la première Grande Loge, la « Grande Loge de Londres et de Westminster »29.
Ce groupe sera plus tard appelé, informellement, les « Moderns ». Il s'appuiera sur les constitutions publiées en janvier 1723 par le pasteur écossais presbytérien James Anderson avec l'appui du pasteur et scientifique anglican Désaguliers et opérera une synthèse entre la maçonnerie anglicane du « Rite des Anciens Devoirs » et la maçonnerie d'origine calviniste du « Rite du Mot de maçon », substituant à ces deux rattachements confessionnels un rattachement plus vaste au concept de « religion naturelle22 » qu'il encadre toutefois par ses références à la « Sainte Trinité ».


Tableau des loges de la Grande Loge de Londres vers 1735.
C'est dans une large mesure30 à partir de cette Grande Loge que la franc-maçonnerie se répandit en une vingtaine d'années dans toute l'Europe puis progressivement dans l'ensemble des colonies européennes, en Amérique d'abord, puis en Australie, en Afrique et en Asie. Des loges furent notamment fondées en Russie (1717), en Belgique (1721), en Espagne (1728), en Italie (1733), en Allemagne (1736)31.

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